Pour s’évader durant quelques heures du quotidien, rien de tel qu’un roman, une série ou un film de science fiction. Des chiens qui ont remplacé l'humanité, les Beatles qui deviennent un groupe... d'heavy metal, une humanité à la dérive dans l'espace, faites voyager votre imagination !
Il n'y a pas de raisons particulières de vous proposer ces livres, ces films, ces séries. Ils ne bénéficient d'aucunes accroches pertinentes selon le terme journalistique consacré, qui justifieraient l'écriture de cet article. Certains sont anciens, voire très anciens. Bref, aucune actualité éditoriale. Et pourtant, l'émission La Méthode scientifique réunit quelques - trop rares - fois des profils singuliers : paléontologue, physicien, directeur de festival SF, écrivain, journaliste amoureux de la SF, directrice d'un studio de jeu vidéo... Tous ces scientifiques et spécialistes de la SF proposent de véritables pépites, certaines déjà mythiques, et d'autres beaucoup moins connues, véritables antidotes au marasme ambiant.
"Diaspora", le chef-d'œuvre de Greg Egan
Vingt ans après sa parution en Australie, "Diaspora" de Greg Egan, chef-d'œuvre de la science-fiction, est enfin traduit. Au XXXe siècle, l'humanité s'est divisée en trois branches : les enchairés, de chair et d'os, les gleisners, des androïdes, et les citoyens des polis, des humains numérisés dans des cités virtuelles tournant sur des serveurs enfouis sous terre. Un jour survient un déluge de rayons gamma qui stérilise la Terre, forçant les gleisners et les citoyens des polis à fuir vers les étoiles.
C'est de la hard SF chimiquement incroyable. C'est absolument stupéfiant. Je pense que même si on n'est pas scientifique, on peut suivre l'oeuvre et il faut être sensible à la poésie des mots scientifiques. Roland Lehoucq, astrophysicien au CEA et patron du Festival Les Utopiales.
Sans être scientifique peut-on se frotter à l'oeuvre de Greg Egan et ne pas être effrayé par son coté très hard SF ? Pour le paléontologue Jean-Sébastien Steyer, il faut peut-être commencer par son livre "Axiomatique", un recueil de dix-huit nouvelles sur un monde où l'homme peut acheter un enfant en kit, ou encore peut se réveiller dans le corps d'un autre dont il ne sait rien, où les dauphins génétiquement modifiés communiquent par la poésie...
Ce sont des petites perles de dystopie, où l'espèce humaine est très présente, dans plusieurs futurs. On est effectivement dans la hard SF, mais c'est peut être un peu plus digeste parce qu'on peut piocher différentes nouvelles. Jean-Sébastien Steyer
"Demain les chiens" de Clifford D. Simak : un portrait de l'humanité à la dérive
C'est le chef-d'oeuvre de cet ancien cultivateur, devenu journaliste. Vous allez découvrir un futur où l'homme a enfin cessé de maltraiter la nature, de tuer ses semblables et d'éradiquer toutes formes de vie "inférieures". Impossible ? Si, en faisant disparaître l'humanité tout simplement. Les hommes ont disparu depuis si longtemps de la surface de la Terre que la civilisation canine, qui les a remplacés, peine à se les rappeler. Ont-ils véritablement existé ou ne sont-ils qu’une invention des conteurs, une belle histoire que les chiens se racontent à la veillée pour chasser les ténèbres qui menacent d’engloutir leur propre culture ?
J'ai été particulièrement marqué par la poésie du texte, par sa beauté de cette science fiction qui est à la fois radicale et assez douce. Le livre qui date de 1952, anticipe nos sociétés actuelles et leurs rapports à la violence, à la mort, au statut des animaux et au statut de l'être sensible. Et c'est un texte incroyablement facile d'accès et d'une très, très grande poésie. Simon Riaux, rédacteur en chef du site Ecran Large
Pour Catherine Dufour, autrice, Grand Prix de l’Imaginaire pour "Le Goût de l’immortalité", c'est un chef d'oeuvre surtout connu dans le milieu de la SF pour être la seule utopie qui tienne la route. "Comment Clifford D. Simak a fait pour qu'une utopie tienne la route sur terre ? Eh bien, il s'est débarrassé des êtres humains, ces singes nues en colère. Ce n'est pas facile d'imaginer une utopie où se trouvent les humains. D'où son choix de conserver uniquement les chiens et les chats, les ours et les loups qui s'entendent très bien ma foi."
- "Demain les chiens" de Clifford D. Simak, J'ai lu, 8 €.
"Les Furtifs", d'Alain Damasio : un livre monde
"Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes." Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le technococon a affiné ses prises sur nos existences. Une bague interface nos rapports au monde en offrant à chaque individu son alter ego numérique, sous forme d’IA personnalisée, où viennent se concentrer nos besoins vampirisés d’écoute et d’échanges. Partout où cela s’avérait rentable, les villes ont été rachetées par des multinationales pour être gérées en zones standard, premium et privilège selon le forfait citoyen dont vous vous acquittez. La bague au doigt, vous êtes tout à fait libres et parfaitement tracés, soumis au régime d’auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif.
Quinze ans après "La Horde du Contrevent", voici "Les Furtifs", le nouveau et volumineux roman d'Alain Damasio. Un roman dystopique et anticapitaliste, qui nous promet le pire en nous plongeant dans un futur où le numérique a raison de nos existences…
Pour Cécile Lestienne, directrice de la rédaction de Pour la Science, "ce livre questionne notre paresse quotidienne qui consiste, tous les jours, en échange d'un confort technologique, à laisser traîner nos données partout au lieu d'arbitrer. [...] Je n'arbitre pas tous les jours en disant : "je coche, je ne coche pas les données confidentielles". Je ne le fais pas. Et effectivement, on risque de se retrouver dans une société qu'on n'a pas peut-être pas voulu du tout."
Quand on a aimé, adoré "La Horde du Contrevent", faut-il absolument lire "Les Furtifs" ? Sans aucun doute, pour le directeur des éditions ActuSF, Jérôme Vincent. "ll faut absolument lire ce livre explique l'éditeur, c'est un livre pensé au niveau de son histoire, de ses personnages, au niveau politique, qu'Alain Damasio a mis plus de quinze ans à écrire. C'est un livre monde d'une dimension hors du commun où l'auteur va jusqu'à penser sa police de caractère. Il faut s'y frotter, c'est indispensable."
François Angelier, producteur de Mauvais Genre, conseille toutefois de ne pas se lancer tête baissé dans le dernier Damasio. Sans connaissance préalable de son oeuvre, la lecture de "La Horde du Contrevent" doit être vécue comme une initiation à sa littérature. "Avec Les Furtifs vous êtes au contact de la charte esthétique, politique, poétique, typographique d'Alain Damasio, explique le journaliste. Ce qui est vraiment impressionnant dans le roman, c'est que c'est une expérience à la fois intellectuelle, esthétique et en même temps presque sensorielle, puisque tout est travaillé : la typographie, la ponctuation, l'accentuation des mots. On parle "le Damazien". C'est vraiment un des rares auteurs à avoir à ce point un univers global, un univers qui épouse toutes les dimensions possibles pour un écrivain."
"BonheurTM", de Jean Baret : un roman d'anticipation à pleurer de rire et d'effroi
"L’expérience humaine n’a aucun sens. Or, la société, en fournissant une infinité de distractions, donne l’illusion d’un sens, celui du ludique. Les hommes idolâtrent les algorithmes parce que ces derniers leur fournissent du divertissement. Et les hommes sont dépendants de divertissements, et donc des algorithmes, ce qui donne l’illusion d’un sens et asservit l’humanité."
Toshiba est policier à la section des crimes à la consommation, sous-section idées. Son nom est celui de son "sponsor de vie" et sa femme fonctionne sur batterie. Il vit dans un monde saturé de publicités et d'hologrammes imposant leur présence et leurs messages dans l'espace public comme dans l'espace privé. Voilà le cadre est posé. Le monde inventé par Jean Baret est notre monde de réseaux sociaux poussé à son paroxysme où règne une société de consommation extrême dont l’un des commandements est "Avez-vous consommé ?"
Le roman BonheurTM est le premier tome d’une trilogie conceptuelle, la trilogie Trademark. "Je consomme donc je suis", tel pourrait être la raison ou l'obligation infernale de vivre des personnages du monde inventé par Jean Baret. Sa force, selon Simon Riaux, rédacteur en chef du site Ecran Large, "c'est d'inventer un vocabulaire. C'est une forme qui peut très vite devenir désuète, voire ratée en SF. Et là, il arrive non seulement à créer quelque chose d'infiniment drôle, d'infiniment crédible, mais avec son cynisme et son humour trash, il dénonce le culte du LOL, le culte du divertissement, de la petite phrase, de la punchline qui fait le sel des réseaux sociaux aujourd'hui, et de les amener vraiment à leur point de rupture ou de fusion."
Ça n'est jamais du clin d'œil pour lecteurs avertis. Il y a vraiment un plaisir de démolition qui est extrêmement communicatif quand on lit le livre. Et je trouve qu'il y a un travail stylistique de fausse légèreté, de fausse vulgarité. C'est un travail sur la vulgarité qui la met en lumière et qui l'exprime. Et vraiment, c'est un bouquin qui fonctionne un peu comme un révélateur des dérives de notre monde ultra connecté. C'est vraiment un très beau texte.
L'univers développé par "BonheurTM" pourrait être comparé une sorte de Matrix revu par Zuckerberg, une sorte de réseau social permanent. Le héros suicidaire, termine tous les chapitres en tentant de se suicider en se tirant une balle dans la tête. L'intelligence artificielle lui dit : "Nous avons constaté que vous vous suicidiez beaucoup. Voulez-vous déduire le suicide de votre temps de loisirs ?" Mais la journée se répète, encore et toujours...
La fausse bienveillance est à ce point exacerbée, à ce point présente, qu'elle est devenue une mécanique sociale proprement monstrueuse. Ce monde en fait une espèce de prison Instagram à ciel ouvert où tout le monde se like et tout le monde s'interconnecte, s'interpénètre, au propre comme au figuré. Tout le monde a des rapports sexuels, obscènes, totalement délirants et exponentiels. Et là aussi, il y a encore un travail littéraire. Il y a une quantité de néologismes qui sont proprement géniaux. Je reste impressionné par le texte, impressionné par sa profondeur, sa férocité et son apparente légèreté.
"Philip K. Dick Goes to Hollywood", de Léo Henry : des uchronies hilarantes et brillantes
Tandis que Philip K. Dick échange des lettres avec David Lynch pour la production de Blade Runner, les Beatles choisissent Lemmy Kilmister pour remplacer Paul McCartney à la mort de celui-ci. Ailleurs un groupe de tueurs traque un marin amoureux des jurons...
Bienvenue dans les univers uchroniques de Léo Henry. À travers cinq nouvelles, l’auteur de Rouge gueule de bois, du cycle Yirminadingrad et de Sur le fleuve tord l’Histoire pour offrir ses versions personnelles folles, déjantées et jouissives.
Un livre enthousiasmant pour Jean-Philippe Uzan, physicien théoricien au CNRS, qui permet de revisiter Philip K. Dick, mais pas seulement : "Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est qu'on plonge dans la pop culture des seventies que nos ados aujourd'hui sont en train de redécouvrir. Ils ont tous vu le film sur Queen, donc ils vous disent qu'il n'y a pas aujourd'hui un groupe qui est aussi bon que Queen. Ils ont vu le dernier Spielberg. Ils redécouvrent les jeux électroniques avec mon Apple 2 et ainsi de suite. On ne peut qu'espérer qu'ils découvrent K. Dick, les Beatles, Lynch ou encore "Blade Runner" grâce à ces nouvelles, pour certaines, hilarantes."
Ce qui a retenu l'attention de Jérôme Vincent, directeur des éditions ActuSF, c'est une nouvelle "absolument géniale" dans le recueil : "Paul McCartney serait mort en 1967 et c'est Lemmy Kilmister, le bassiste de Motörhead qui le remplace. Les Beatles deviennent un groupe... d'Heavy metal, le tout vu par un John Lennon dépressif, camé et assassin. Ca résume toute la folie et le génie de Léo Henry qu'il faut lire et découvrir."
- "Philip K. Dick Goes to Hollywood", de Léo Henry, aux éditions actusf.
"Le Fini des mers", de Gardner Doizos : un récit sur l'incapacité de communiquer
Ils étaient quatre, quatre vaisseaux extraterrestres à la dérive. Le jour se levant sur le continent américain, c'est là qu'ils atterrirent : un dans la vallée du Delaware vingt-cinq kilomètres au nord de Philadelphie, un dans l'Ohio, un dans une région désolée du Colorado, et un (pour un motif inconnu) dans un champ de cannes des abords de Caracas, au Venezuela...
Ce texte écrit au début des années 1970 vient d'être traduit pour la collection "Une Heure de lumière" aux éditions Le Bélial', et croise, selon Franck Selsis, chercheur CNRS au laboratoire physique de Bordeaux, de nombreux thèmes de la science-fiction, tels que l'invasion extraterrestre, les intelligences artificielles ou les temps relatifs, sans oublier d'y ajouter une touche de fantasy :
L'histoire débute à peu près comme le film "Premier contact" : des vaisseaux extraterrestres apparaissent sur Terre et on tente vainement de communiquer avec eux, notamment avec l'aide d'intelligences artificielles. On a une vue globale sur cet événement et, en même temps, on a un témoignage intimiste d'un enfant un peu particulier. C'est un récit assez sombre, assez pessimiste, puisque c'est un récit sur l'incapacité de communiquer, et qu'on pourrait résumer de la façon suivante : si un enfant terrien n'est pas capable de communiquer avec les adultes qui l'ont en charge, comme ses parents, ses éducateurs, son psychologue, est-ce vraiment envisageable de pouvoir comprendre, d'appréhender, de communiquer avec d'autres intelligences, qu'elles soient extraterrestres ou artificielles ?
"Outresable", de Hugh Howey : un roman visuel pour un monde post-apocalyptique englouti par le sable
Le sable a englouti le monde. Un autre s'est créé et les plongeurs des sables descendent à de grandes profondeurs pour récupérer les vestiges de l'ancien monde utilisés pour le troc - certains plongent pour ramener un sommier - et la survie à la surface. Trois frères et une sœur se retrouvent loin les uns des autres. Leur père, ancien plongeur des sables, les a abandonnés et a disparu dans le no man's land.
Les dunes sont mouvantes et les plongeurs des sables descendent à de grandes profondeur... On se surprend à bloquer sa respiration au cours de la lecture. Pour Olivier Lascar, chef du pôle numérique de Sciences et Avenir, c'est un roman séduisant pour son aspect visuel : "Hugh Howey a traduit cet univers de la plongée sous le sable d'une façon très colorée. Lorsque ces plongeurs revêtent une sorte de visière, leur réalité est augmentée par des filtres de couleurs pour traduire une profondeur, la chaleur. Les objets sont plus au moins proches ont une couleur plus ou moins chaude par exemple. Visuellement, c'est très, très stimulant. Que ce soit Arrakis ou Tatooine, le motif de la planète des sables en science fiction, est souvent exploré. Donc, ce n'était pas évident de renouveler le jeu. Il me semble que Hugh Howey le fait de façon assez brillante."
"L'Homme aux yeux de Napalm" et "La Nuit du Bombardier", de Serge Brussolo : un délire imaginatif, complètement fou
Extraordinaire, sur le fond comme sur la forme, Serge Brussolo est un écrivain prolifique, adepte de l’absurde et de la démesure, qui a su s’imposer à partir des années 1980 comme l’un des auteurs les plus originaux de la SF française. Pour l'écrivain Jean Baret, il s'agit de "livres très courts et très denses, dont on sort parfois épuisé" :
L'Homme aux yeux de Napalm... Je ne peux pas trop en parler parce que si on fait un pitch ça risque de paraître un peu plat. En réalité, c'est une œuvre extraordinaire dans laquelle on retrouve un détournement de la période de Noël, et du père Noël, qui est ébouriffante. Et à mon avis, ne peut vraiment pas laisser indifférent. Et dans La Nuit du Bombardier, on a des passages enfiévrés, un délire imaginatif, complètement fou, qui mérite vraiment l'attention du lecteur...
- L'Homme aux yeux de Napalm et La Nuit du Bombardier, de Serge Brussolo, aux éditions Folio SF.
"Le Bot qui murmurait à l'oreille de la vieille dame", de Serge Abiteboul : un Black Mirror littéraire
Quand votre bot s’appelle Fanny et possède la belle voix grave de Fanny Ardant, et que vous voulez le déconnecter définitivement, activer le fameux code 777 suffit-il vraiment ? Pas facile de redevenir un Universel anonyme... Nouvelle après nouvelle, Serge Abiteboul explore ce que pourrait être notre vie future, entre objets hyperconnectés, greffes de cerveau artificiel et robots presque aussi insaisissables que certains de nos semblables... La science et l’imagination s’allient pour nous faire réfléchir aux possibles – et au souhaitable.
Cécile Lestienne, directrice de la rédaction du magazine Pour la Science, conseille ce recueil de nouvelles considéré comme une sorte de "Black Mirror littéraire en bien moins noir" :
Dans ce recueil, Serge Abiteboul propose des nouvelles de science-fiction, mais qui ne sont pas dystopiques. C'est drôle, assez cocasse, et ce n'est pas loin dans l'avenir. Ça pourrait même ressembler un petit peu à ce que nous vivons aujourd'hui. La nouvelle qui a donné son nom au recueil est une conversation hallucinante entre une mamie, son petits fils et son chat, le chat étant un robot agent conversationnel qui se moque totalement de mourir. Il y a une autre nouvelle assez rigolote où l'on voit l'équipe de France de football, dans laquelle joue le petit-fils de Zinedine Zidane. Ça se passe en Corse, où les robots parlent corse couramment, et sont tous indépendantistes.
C'est un livre qui peut se lire juste comme un recueil de nouvelles. Mais il fait également réfléchir. Serge Abiteboul fait une sorte de petite chronique sur l'état de l'art du numérique, ce que c'est que les algorithmes d'intelligence artificielle, la gestion des données, les problèmes que posent les archives personnelles... C'est très facile à lire et c'est peut-être justement le moment de se poser la question : qu'est-ce qui nous plaît et ne nous plaît pas dans le monde numérique ?
Love, Death and Robots : accrochez-vous, la série divise !
Love, Death and Robots est une anthologie d’animation coproduite par David Fincher (Seven, Fight Club) et Tim Miller (Deadpool). Elle réunit 18 courts métrages réalisés par des talents venant du monde entier. Netflix précise : "Les histoires couvriront une variété de sujets matures, notamment le racisme, la gouvernance, la guerre, le libre arbitre et la nature humaine". Le programme de 185 minutes arpente divers genres, parmi lesquels la science-fiction, l’horreur ou encore la comédie dans une forme 2D ou 3D photoréaliste.
Pour Guillaume Baychelier, docteur es arts et sciences de l’art, "c'est une sorte d'état de l'art de ce qui peut se faire en animation, sachant qu'on a des studios qui viennent d'un peu partout sur la planète, avec des techniques assez variable, assez différentes. On a de la 3D comme on pourrait s'attendre à en voir sur des longs métrages de type Pixar, mais on a aussi des choses beaucoup plus expérimentales avec de la rotoscopie. Donc on apprend des choses très, très différentes. Et c'est justement ça qui est intéressant."
Olivier Lascar, chef du pôle numérique de Sciences et Avenir, préfère se situer dans une position médiane. "Formellement, c'est assez stupéfiant dans la variété des modes de traitement. Mais si on enquille les épisodes les uns après les autres, on a l'impression de faire une séance de "chewing-gum des yeux" tellement tout ça est très varié, trop varié peut être. Au niveau des scénarios, ce sont plus des variations sur des motifs de science fiction. Par exemple, Alien adapté dans un monde de fermiers. Bon, voilà, on a l'impression qu'ils rejouent les gammes. Mais formellement, c'est quand même très, très étonnant. Le conseil que j'aurais par rapport à cette série, c'est peut être d'aller voir quels sont les épisodes qui sont conseillés et de les regarder comme on sirote un alcool fort. Il ne faut pas siffler toute la bouteille d'un coup."
Pour le rédacteur en chef du site Ecran Large Simon Riaux, le visionnage a en revanche été un "cauchemar absolu". "Au delà de la curiosité et des divers thèmes qu'elle aborde, l'anthologie ramène à ce vieux cliché de la science fiction : un truc d'ado un peu bas du front avec des gamins qui veulent regarder des gros robots qui explosent et des petites pépées sans culottes. Et j'ai vraiment l'impression que l'anthologie a vraiment été pensée par trois espèces de gros bourrins. Ce n'est pas le cas dans tous les courts métrages, certes, mais il y en a carrément une bonne dizaine. J'ai vraiment l'impression de voir des gens qui n'aiment pas tant la science fiction que ça et qui essayent de coller aux clichés qu'on a accolé au genre. Ça a été une grande souffrance."
- Love, Death and Robots disponible sur Netflix.
"Good Omens", une fin du monde british et gourmande
Disponible sur Amazon Prime Vidéo et en VOD, "Good Omens" est une mini-série adaptée du roman homonyme signé Neil Gaiman et Terry Pratchett. Dieu et Satan ont décidé que l'Apocalypse aurait lieu demain. A Londres, un ange secondaire, libraire, et un petit démon, dandy amateur de rock et de grosses cylindrées, envoyés permanents de Dieu et Satan sur terre, sont chargés de son organisation. Habitués aux joies de la vie terrestre, ils décident de saboter cette entreprise et d'abuser leurs patrons.
C'est peu dire si Jehanne Rousseau, fondatrice du studio de jeu vidéo Spiders hésitait à se lancer dans le visionnage de la série tant elle avait aimé le livre. Rassuré par le fait que l'adaptation soit signée par Neil Gaiman lui-même, à la demande de Terry Pratchett peu de temps avant sa mort, la découverte de cette série hommage a été réjouissante : "Ça a été un régal. Un régal du début jusqu'à la fin. J'étais au départ un peu abasourdie par les choix graphiques, et puis ça passe tout seul. David Tennant, ex Doctor Who est extraordinaire. C'est anglais jusqu'au bout des ongles. C'est délicieux. C'est génial. Vraiment, je suis folle amoureuse de cette série."
Un avis partagé par Catherine Dufour, autrice :
C 'est très drôle. C'est un humour anglais que j'adore. La voix de Dieu, c'est une voix féminine, il y a plein de choses biens vues et originales et très drôles. Par exemple, quand l'ange et le démon boivent ensemble, une fois vraiment ivre mort, ils se concentrent, et d'un coup, ils désaoulent et les bouteilles se re-remplissent. C'est génial !"
- Good Omens disponible sur Prime Vidéo.
"Battlestar Galactica", la meilleure série SF de la galaxie ?
"Les Cylons ont été créés par l'homme.
Ils se sont rebellés.
Ils ont évolué.
Ils ressemblent à des humains et ressentent comme des humains.
Certains sont programmés pour penser qu'ils sont humains.
Il y a plusieurs copies.
Et ils ont un plan."
C'est le 18 octobre 2004 que résonnait pour la première fois à la télévision britannique, les notes de ce générique culte. Celui de la toute première saison de "Battlestar Galactica", remake de la série de Glenn Larson de 1978, ouvrant une toute nouvelle ère de science fiction télévisuelle pour quatre saisons. L'histoire, sans rien dévoiler de l'intrigue et de ses multiples rebondissements, peut tenir en trois lignes. Les Cylons, des robots créés par l'homme, décident l'anéantissement de la race humaine. Une poignée de rescapés guidés par le dernier vaisseau de guerre, le Galactica, tentent de survivre en entreprenant le voyage de la dernière chance, pour trouver leur mythique planète d'origine qui porte le nom de "Terre" tandis que les cylons se lancent à leur poursuite, déterminés à les exterminer.
Son concepteur Ronald D. Moore, écrit en 2003 un manifeste dans lequel il expose sa conception de son projet en terme de science fiction. Ce sera décisif selon Mehdi Achouche, maître de conférences à Lyon 3 en civilisation américaine et études culturelles.
Ronald D. Moore a cette volonté de se dissocier dès le départ de ce qu'il appelait "la planète de la semaine", c'est à dire vraiment de faire un space opéra mais basé sur de la SF naturaliste, qu'il appelle aussi SF réaliste. Même s'il respecte beaucoup Star Trek, il souhaite cesser avec les voyages dans le temps, les jumeaux diaboliques, la planète de la semaine, les aliens de la semaine... Il veut montrer quelque chose de réaliste, comme par exemple l'impact psychologique que peut avoir le fait d'être perdu très loin dans l'espace, la plus grosse partie de l'humanité, a été détruite.
Le plus marquant pour Jean-Claude Heudin, directeur du laboratoire de recherche de l’Institut International du multimédia Léonard de Vinci, c'est que la série cesse d'un seul coup, d'être de la SF télévisuelle filmée comme de la SF.
La série est filmée comme un documentaire, certaines parties quasiment comme un documentaire "embeded". La représentation des créatures artificielles est extrêmement soignée de manière à les rendre crédibles, ce qui n'est pas toujours le cas dans des séries ou des films de science fiction.
Nicolas Martin, le producteur de l'émission La Méthode scientifique, évoque lui un aspect de la série qui l'avait particulièrement marqué au moment de sa découverte, les combats dans l'espace.
Il n'y a pas de laser, on tire à munitions réelles. D'ailleurs, parfois, les munitions manquent, ça devient des enjeux militaires et économiques. Et surtout, cette guerre dans l'espace est filmée quasiment dans le silence. On cherche l'action.
Un autre aspect important qui renforce lle réalisme de "Battlestar Galactica" : sa dimension éminemment politique. Dans un contexte post 11 septembre et l'intervention des forces armées américaines en Afghanistan, la série propose ce que la meilleure SF sait faire : transfigurer l'actualité pour mieux parler des enjeux contemporains à travers le prisme du futur et de la science fiction.
Pour Mehdi Achouche, dès le début, le 11-Septembre est très présent :
On ne peut pas ne pas penser aux attaques de New York. On a un mur dans le vaisseau avec des photographies des victimes et des bougies qui font penser aux murs similaires à New York. On a sans, trop spoiler la suite, des attentats suicides à bord de la flotte. On a une sorte d'équivalent de Patriot Act qui est passé, qui instaure des tribunaux d'exception. On parle de chasse aux sorcières, la paranoïa s'installe puisque désormais, les Cylons nous ressemblent, ils sont infiltrés à bord de la flotte. Personne ne sait qui est un terroriste, mot qui est employé tout au long de la série. Et puis finalement, on a bien sûr, dès la première saison, la question de la torture. Faut-il l'utiliser ou non ? Comment fait-on pour assurer la sécurité tout en respectant les libertés individuelles ?
Mais il y a aussi une réflexion sur les religions extrêmement importantes avec cette opposition entre monothéisme et polythéisme :
D'un côté les 50.000 humains qui restent sont polythéistes, et ont une religion tout à fait développée avec une prophétie qui fait penser aux anciens polythéismes de l'Antiquité, tandis que les Cylons, eux, sont monothéistes. Il va y avoir une guerre des religions en sourdine et parfois évidemment de manière très brutale. Jean-Claude Heudin
- Battlestar Galactica disponible sur Prime Vidéo et en dvd
"Rick et Morty", de Justin Roiland et Dan Harmon : entre nihilisme et concepts SF
La série Rick et Morty est bien plus qu'une simple série animée comique. Le show américain de la chaîne Adult Swim déploie un univers vertigineux dans un mélange fructueux de cynisme, d’humour et de science fiction. La série créée par Justin Roiland et Dan Harmon présente les aventures d’un grand père Rick, génie et alcoolique, et de son petit fils Morty, timide et insouciant. Ils visitent des univers parallèles grâce à l'une de ses inventions : "le pistoportail". Ces voyages sont autant d'occasion d'explorer des oeuvres et des concepts de SF.
Pour l'écrivain de SF Jean Baret, il faut regarder cette série pour deux raisons essentielles :
La première, pour tout amateur de SF, c'est une série absolument géniale, parce qu'il y a des concepts de SF par dizaines dans chaque épisode qui sont souvent détournés d'une façon humoristique et cynique. Mais malgré tout très bien traités. Je trouve ça extraordinaire. Deuxième raison, c'est que le grand-père Rick, est un pur nihiliste. Il y a une vraie recherche de ce que ça peut présenter d'être nihiliste dans la vie de tous les jours. C'est suffisamment rare pour être souligné et pour mériter l'attention du spectateur.
La créativité du scénariste Dan Harmon, que ce soit pour ses personnages, la structure narrative des scénarios ou le traitement des concepts scientifiques ou de SF est assez époustouflante, estime Simon Riaux, rédacteur en chef d'Ecran large.
Dan Harmon s'intéresse à des personnages souvent toxiques. Il n'est pas là pour les excuser. Il n'est pas là pour leur trouver de justifications. Il essaye de les comprendre et de voir comment ils interagissent avec les autres. Je trouve ça assez passionnant. Harmon, c'est un vrai architecte en termes de scénario, il travaille sa structure, il travaille son tempo et quand il les marrie à des concepts de SF, notamment les univers parallèles par exemple, il est face à des possibilités scénaristiques infinies. Ce qui est sidérant, c'est que face à des concepts où on se dit, "mais moi en 2h20 de long métrage, je n'arriverais pas à l'explorer", lui arrive a en faire une proposition sérieuse, extrêmement profonde en 20 minutes. Et ça, c'est brillant.
- Rick et Morty disponible sur Netflix.
"Razorback" de Russell Mulcahy : une peu de bestialité dans un monde cartésien
Au fin fond du désert australien vit une créature mutante capable de déchiqueter un homme en deux et de détruire une maison en quelques secondes. Plus de 400 kilos de défenses et de muscles avec pour unique objectif de terroriser la petite communauté isolée, et qui souhaite le rester, de Gamulla, une ville tout aussi violente et primitive que la bête qui la menace…
Razorback est le projet du producteur australien Hal McElroy. En 1982, il découvre le roman de Peter Brennan et en achète aussitôt les droits d’adaptation. Il va donner sa chance au jeune réalisateur de vidéo clip Russel Mulcahy qui espère percer au cinéma. Cette plongée crasse et suintante au cœur du bush et de l’outback australien ravi le producteur François Angelier :
Il ne peut déjà pas se passer grand chose, ni grand chose de bon à Gamulla, qui vit essentiellement d'une usine de nourriture pour animaux tenue par deux dégénérés rednecks absolument grandioses et totalement baroques. Et l'autre élément important à Gamulla, c'est Razorback. On est à un croisement bizarre entre, d'une part, Moby Dick, puisqu'il y a cette espèce de dimension mythique d'un animal qui est tout le temps présent, tout le temps absent, qu'on entrevoit en permanence. On peut penser à Alien qui est à un moment cité dans le film. Mais aussi au film Wake in fright de Ted Kotcheff. On est au cœur d'une richesse cinématographique, qu'on appelle la Ozploitation. Ce sont les films d'exploitation produit en Australie qui vont des années 70 jusqu'aux années 85. C'est un cinéma complètement parti, barré, immaîtrisable, délirant, qui laisse le cinéma américain, en matière de délire et de folie, loin derrière.
- Razorback, disponible sur Prime Vidéo.
"Alien, le huitième passager" : monument, film culte, chef d'oeuvre, bijou... mais pourquoi le revoir en famille ?
"Dans l'espace, personne ne vous entendra crier"... Il y a peu d’accroches de films aussi célèbres que celle d’Alien. Cette seule phrase permet de faire jaillir devant nos yeux les membres d'équipage du Nostromo qui vont successivement devoir faire fasse à ce fameux 8ème passager. Monument, film culte, chef d'oeuvre, bijou... tout le monde a vu ce film majeur de la SF. Pourquoi faudrait-il, plus de 40 ans après sa sortie le revoir ? Pourquoi est ce qu'il est important de replonger dans cet univers ? Voici quelques bonnes raisons de se faire une soirée Alien en famille !
"Alien", c'est de la SF, évidemment, mais c'est d'abord une œuvre d'art du plasticien Hans Ruedi Giger. Et en termes de biologie, d'épidémiologie, d'évolution, de développement, c'est une parfaite réussite. "Alien" concentre cette espèce d'entité biologique à elle seule, tous les traits dégueulasses et ignobles du monde vivant et des mondes fossiles. Pour moi, paléontologue, c'est un chef-d'oeuvre ! Sébastien Steyer, paléontologue CNRS au Muséum d’Histoire Naturelle.
L'infinie richesse du film
Le film développe un méta discours sur une espèce de masculinité toxique à laquelle se confronte Sigourney Weaver, qui est absolument passionnant. Je ne le voyais peut être pas il y a quatre, cinq ans. C'est un film dont la richesse et les strates semblent absolument infinies. Simon Riaux, rédacteur en chef du site Ecran Large.
"Parce que Ripley, tout simplement"
Parce que Ripley tout simplement. Je l'ai vue pour le coup avec ma fille de 13 ans et ça a été pour elle, comme cela avait été pour moi bien plus jeune, une révélation. Enfin, ce personnage féminin passionnant qui est à la fois extrêmement fort, mais qui a des faiblesses, qui est multiple. Ellen Ripley évolue tout au long du film, et ça, c'est génial. Rien que pour ça, il faut revoir "Alien"." Jehanne Rousseau, fondatrice du studio de jeux vidéo Spiders.
"Alien, c'est la création d'une ésthétique"
_"_Alien", c'est la création d'une esthétique. Jusqu'à là, tous les vaisseaux spatiaux étaient propres comme des sous neufs. Et là, tout d'un coup, on a eu cette espèce de vapeur gothique, avec un vaisseau qui quasiment vit et respire. C'est absolument terrifiant. Et depuis, absolument tous les vaisseaux spatiaux en SF s'en sont inspirés. Catherine Dufour, autrice, Grand Prix de l’Imaginaire pour Le Goût de l’immortalité.
Un clin d’œil à Joseph Conrad
"Il faut rappeler que le vaisseau d'Alien s'appelle le Nostromo, joli clin d'œil à Conrad. C'est le titre d'un des plus grands chefs d'œuvre romanesque de Conrad. L'espèce de bateau militaire dans Apocalypse Now est un proche parent du Nostromo. Ce qui rend sympathique cette histoire, c'est qu'on n'est pas sur ces espèces de vaisseaux irrespirables où tout le monde est beau, intelligent, où toute la technique est maîtrisée à mort. On est sur une espèce de rafiot foireux qui s'en va crever aux confins de l'univers, et qui, en plus de ça, choppe une bestiole dont personne ne veut et qui va mettre le feu à la terre. Je trouve ça trrrrrès sympathique." François Angelier, producteur de Mauvais genre.
- Alien, le huitième passager, disponible sur Prime Vidéo.
"Sunshine", de Danny Boyle : un flop flamboyant à redécouvrir
En 2057, le soleil s’éteint peu à peu, condamnant l’Humanité. Après une première expédition avortée, un second groupe de scientifiques est envoyé en vaisseau spatial pour faire imploser une charge thermonucléaire sensée réveiller l’astre solaire...
"Sunshine brille de mille feux avant d'imploser en un dramatique trou noir" écrivait le journal Variety en 2007 au moment de la sortie du film. C'est peu dire que l'incursion dans l'espace du cinéaste britannique a été peu appréciée à l'époque. Pourtant, ce film amoché par la critique, voire le public, a été mésestimé selon Simon Riaux, rédacteur en chef du site Ecran Large et Olivier Lascar, chef du pôle numérique de Sciences et Avenir.
C'est un grand film de SF qui se lance un défi incroyable : retrouver de la sensorialité dans l'espace. Ce n'est pas un film froid, ce n'est pas un film de pur concept, au contraire. Parce que justement quand le film commence, ils sont dans l'espace depuis sept ans et ça fait sept ans que leur seul point de mire dans l'espace, c'est le soleil. On les voit se poser une question à laquelle le film se garde bien de répondre : est ce que la lumière, c'est autre chose que des photons ? Est ce que la lumière, ça contient quelque chose qui est surnaturel, qui est de l'ordre du divin ? Qu'est ce que la lumière et comment elle me permet de faire de l'image, c'est forcément une réflexion de quelqu'un qui crée des images, des photogrammes. Pour Danny Boyle c'est un bonheur qui l'emmène jusqu'à l'abstraction. On commence dans la hard SF et les vingt dernières minutes du film sont purement, quasiment abstraites, purement sensorielles, très expérimentales. Boyle s'autorise une liberté formelle qui est rarissime dans les films hollywoodiens. Simon Riaux
Danny Boyle parvient à faire de Sunshine un vrai film d’auteur à la beauté plastique indéniable où le soleil est un personnage à part entière pour Olivier Lascar, chef du pôle numérique de Sciences et Avenir.
Le Soleil, qui est le personnage principal de ce récit, est campé dans une dimension qui dépasse celle de la science. Evidemment son contact, quasi charnel dans le film, nous rappelle à quel point sa fonction est vitale. Mais le film pose le soleil comme un personnage divin. On pense à une mise en forme de toutes ces légendes égyptiennes ou incas avec ce dieu soleil qui est le maître des vies humaines mais qui, dans cette société hyper techno, invente un nouveau rapport.
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