12/29/2020

San Francisco Hammett blues

 



San Francisco Hammett blues

Par Edouard WAINTROP

A l'occasion du centenaire de sa naissance, promenade à San Francisco dans les pas cahoteux de l'auteur du «Faucon maltais», briseur de grève, marxiste, privé et, selon André Gide, le plus grand écrivain américain, avec Faulkner, de la première moitié du XXe siècle.

San Francisco, envoyé spécial. Samuel Dashiell Hammett l'a écrit lui-même: «Je suis né dans le comté de Saint Marys, Maryland, entre les rivières Potomac et Patuxent, le 27 mai 1894. J'étais un gros bébé mais j'ai grandi mince et élancé.» Pas de doute donc, l'auteur de la Moisson rouge, né un peu écossais par son père, un peu français par sa mère, pauvre par les deux, tué par un cancer des poumons en 1961, aurait eu 100 ans cette année.

Ce centenaire n'a pas perturbé les Américains. Tout juste si pour la circonstance on a édité un fac-similé de la première édition (Alfred Knopf 1930) de ce Maltese Falcon qui assura définitivement la renommée de l'élégant moustachu. Autre hommage infinitésimal, la Film Review new-yorkaise a publié dans son numéro de juillet un article de Frederick C. Szebin, qui analyse comment, en 1934, Hollywood réécrivit l'Introuvable. Et fit d'un «livre graveleux plein d'allusions explicitement sexuelles, un film policier léger et sophistiqué mené par le couple le plus séduisant du monde du cinéma» de l'époque, Mirna Loy et William Powell. On peut aussi ajouter à ces festivités modestes la projection, dans quelques salles de cinéma d'art, des différentes versions de la Clé de verre (celle de Frank Tuttle en 1935 avec George Raft et Edward Arnold, celle de Stuart Heisler en 1942 avec Alan Ladd et Brian Donleavy) ou du Faucon maltais (mis en scène par Roy Del Ruth en 1931 avec Ricardo Cortez, par William Dieterle en 1939 avec Bette Davis, et la plus connue, le premier film de John Huston en 1941, qui fit d'Humphrey Bogart une star).

On peut enfin évoquer la vente aux enchères, à Christie's East de New York, de la statue du film, en plomb véritable, qui pèse une bonne vingtaine de kilos et faillit rendre infirme Bogart, un jour de tournage où il la laissa tomber sur son pied. Ce serait pourtant abusif: la relique est livrée aux amateurs fortunés non pour rendre hommage à Hammett, mais tout simplement parce que son dernier propriétaire a passé l'arme à gauche cette année et que les héritiers ont du mal à régler les droits de succession. A part cela, presque inexistantes sont les traces de celui qui, selon Raymond Chandler, «a sorti le crime de son vase vénitien et l'a flanqué dans le ruisseau». Les raisons de cette discrétion? On se perd en hypothèses.

La taule qui rend marteau

Il se peut que, dans un pays où le vent souffle fort à droite, on n'ait pas eu envie de célébrer un marxiste soupçonné d'avoir été membre du Parti communiste américain. Un type qui, en 1951, en pleine chasse aux sorcières, a fait six mois de prison à New York, puis au pénitencier fédéral d'Ashland, Kentucky, pour avoir refusé de livrer les noms de ses copains. Qui a ainsi résisté à la furie antirouge à la manière de ses héros, les «hard boiled dicks», durs à cuire cyniques en surface, courageux et romantiques à coeur. A l'époque, la presse avait hurlé avec les loups du maccarthysme. «Il a beaucoup tiré à la ligne et maintenant il va tirer six mois», ricanait le Philadelphia Inquirer. Et l'échotier Walter Winchel de profiter de son émission dominicale à la radio pour lâcher lâchement: «Il paraît que la taule rend Hammett marteau. Le rendra-t-elle aussi faucille?»

A moins que l'oeuvre de Hammett, quelque cent courtes nouvelles et seulement cinq romans­, écrite en douze ans (de 1923 à 1935), ait semblé insuffisamment consistante. Hypothèse peu plausible. Les Yankees ne snobent pas l'auteur de Sang maudit. Ils ne sont pas loin de penser, comme André Gide, que les deux plus grands écrivains américains de la première moitié du XXe siècle s'appelaient William Faulkner et Dashiell Hammett. Que sont remarquables non seulement l'écriture de Hammett (concision, humour, utilisation intelligente de la langue parlée), mais aussi la description digne de Balzac (selon Gide) qu'il donne de la société américaine des années 10 et 20.

En fait, il semble surtout que l'anniversaire n'ait pas été fêté avec plus de fastes parce que les Américains ne raffolent pas de ce sport si prisé chez nous: la commémoration. Sauf à San Francisco. Où l'on n'a pas attendu qu'il ait 100 ans pour vénérer la mémoire du père de Sam Spade. C'est même tous les jours la Saint-Dashiell sur la Barbary Coast. Car on y est fier de constater que c'est ici que la courte et brillantissime carrière du romancier commença vraiment. «Je ne sais pas quand Hammett décida d'écrire pour la première fois», raconta un jour l'écrivain Lilian Hellman, qui fut à partir des années 30 sa compagne des bons et des mauvais jours, «mais je sais qu'il s'y mit après être sorti des hôpitaux militaires, dans les années 20, et s'être installé à San Francisco».

Hammett débarque à Frisco au début de 1921. Il a 27 ans et il est tuberculeux depuis la Première Guerre mondiale, qu'il a passée bidasse mais sans quitter les Etats-Unis. Il est encore détective à l'agence Pinkerton. Où il est entré six ans plus tôt, à 21 ans, après avoir été cheminot pour la Baltimore et Ohio Railroad, manutentionnaire, employé au frêt. Boulots trop prosaïques. L'agence dont la devise est «Nous ne dormons jamais» est la plus grande des Etats-Unis, et pour Hammett son nom sonne comme une promesse d'aventures. Fondée en 1850, à Chicago, par Alan Pinkerton, elle a joué pendant la guerre de Sécession le rôle d'une centrale de renseignements au service des nordistes et du président Lincoln. Dans les années 1870 et 80, elle a pourchassé les braqueurs de trains (notamment Jesse et Frank James et les frères Younger). Ce fut un peu une sorte de FBI avant que celui-ci ne soit fondé par Edgar J.Hoover, en 1924.

Enquête et filature

De 1915 à 1921, à l'exception des années qu'il passa sous les drapeaux, ou plutôt dans les hôpitaux militaires, Hammett fut un homme de la Pinkerton. Pour le médiocre et pour le pire. Il y apprit à s'ennuyer, à vivoter dans des pensions minables, à se tremper jusqu'aux os, à prendre froid en collant le train de ses cibles. Il récolta quelques blessures aux jambes et une balafre sur le visage; il en tira aussi une bonne connaissance des milieux qu'il décrivit par la suite. Et une vision d'un monde en noir et gris.

Les Pinkerton boys ne faisaient pas que dans l'enquête et la filature, même en tous genres. Souvent, ils étaient employés comme briseurs de grève. Hammett comme les autres. En 1917, à Butte dans le Montana, l'Anaconda Copper Company lui a offert 5 000 dollars ­ sacrée somme, surtout à l'époque ­ pour assassiner Frank Little, un Indien borgne, animateur du syndicat des mineurs de cuivre. Hammett a toujours affirmé avoir refusé le contrat. D'autres ont été moins scrupuleux. Le 1er août 1917, à 3 heures du matin, Little, une jambe dans le plâtre, est tiré de sa chambre par des inconnus masqués et armés qui l'attachent avec une corde au pare-choc arrière de leur voiture et le traînent vers la ligne de chemin de fer. Où ils le châtrent et le pendent à un poteau. Avec un écriteau d'avertissement accroché à son caleçon. L'événement, qu'il vécut de près, marqua Hammett à vie. On dit que Personville, alias Poisonville, la «charmante» cité homicide de la Moisson rouge, est inspirée par Butte. Et que son parti pris pour les ouvriers, comme son antifascisme radical sont nés cet été-là dans le Montana.

Début 1921, Pinkerton l'envoie à San Francisco, sur les docks, jouer encore une fois les briseurs de grève. Il prend un appartement au 120 Ellis Street, y reste jusqu'au 27 juillet, date à laquelle il se marie avec Joséphine Dolan. Ils déménagent alors au Golden West Hotel, puis au 620 Eddy Street, sa première adresse permanente jusqu'en 1923, quand il se sépare pour la première fois de sa femme. Hammett «travaille» aussi sur l'affaire Roscoe «Fatty» Arbuckle, cet acteur porté sur la partouze, chez qui on a trouvé le cadavre d'une jeune femme au sexe mutilé.

A la fin 1921, ou au début 1922, il démissionne. Nouvel accès de tuberculose et peut-être de mauvaise conscience. Hammett apprend la sténographie, gagne sa vie en rédigeant des messages publicitaires pour la joaillerie Samuels de Market Street, se met à écrire des histoires, notamment pour «Black Mask». Et ouvre ainsi l'épisode le plus calme et le plus brillant de son existence.

Epuisé et sans le sou

De cela, San Francisco se souvient. Dans les années 1980, plus de vingt ans après la mort de Hammett, le poète beat et libraire Lawrence Ferlinghetti, qui a vécu à Paris et y a été impressionné par l'avenue Victor-Hugo, imagine de donner aux rues de sa ville des noms d'artistes et d'écrivains disparus. Le 25 janvier 1988, le bureau municipal approuve sa proposition. Le 2 octobre de la même année, les noms des célébrités honorées sont révélés lors d'une cérémonie à la librairie City Lights que Ferlinghetti a fondée en 1953 sur Columbus Avenue. Mark Twain, Jack London, Isadora Duncan, Ambrose Bierce et Jack Kerouac sont parmi les élus.

Et Dashiell Hammett, dont le patronyme désigne désormais Monroe Street, petite rue pentue entre Bush et Pine, dans le centre ville. L'écrivain nomade y vécut en 1926. Exactement au 20, dans un bel immeuble en brique rouge ­ qui a dû avoir du caractère mais est aujourd'hui un tantinet trop réhabilité, «gentrifié». Frappé par un nouvel accès de tuberculose, il y a toussé, craché, épongé ses hémorragies pulmonaires et rédigé ses messages publicitaires pour Samuels, son joaillier de patron. Il n'y écrivit aucune nouvelle ni aucun roman.

Le fantôme de l'ancien détective hante aussi le Civic Center, les environs de la mairie, pas loin de Market Street, un quartier autrefois très vivant. Quand il habitait 620 Eddy Street, en 1921, 22, 23, Hammett, épuisé par la maladie, sans le sou, n'avait que quelques centaines de mètres à faire pour s'engouffrer sous le frontispice de The Public Library of the City and County of San Francisco et sa belle devise, «Pour le progrès et le plaisir de l'humanité», y assouvir gratuitement sa passion des livres.

Aujourd'hui, l'ancienne bibliothèque s'apprête à fermer pour déménager ses trésors de l'autre côté de la rue. Dans un immeuble réhabilité, désossé et remonté avec force matériaux synthétiques, écheveaux de câbles sous un placage de pierre de taille. En ces derniers mois de 1994, la culture de San Francisco joue aux quatre coins: le Musée d'art moderne a déjà quitté le Civic Center pour s'installer dans le bâtiment construit par Mario Bota dans South Market (ouverture en janvier). L'ancienne bibliothèque, celle où Hammett oubliait ses poumons troués, va devenir le nouveau Musée des arts asiatiques.

Le 620 Eddy Street, Crawford Appartments, où Hammett a vécu un semblant de vie de famille entre sa femme Jo et ses deux filles, est toujours debout et même repeint de frais. Blanc en étages, bleu pisseux au rez-de -chaussée. En 1921, le loyer y était de 45 dollars, le quart de ce que le détective-briseur de grève recevait de la Pinkerton. A deux pas, l'Elk Hotel est tout à fait le genre d'établissement crasseux où pouvait traîner, à la pêche aux informations, Sam Spade ou son collègue le Continental op', le privé rondouillard, héros de Moison rouge, de Sang maudit et de vingt-huit nouvelles. Des nouvelles que Hammett affectait de mépriser sous prétexte qu'elles avaient été publiées dans ces pulp fictions, revues bon marché (10 cents) imprimées sur un papier de mauvaise qualité fait avec de la pulpe de bois. Heureusement Lilian Hellman, sa compagne, écrivain elle-même et de grand talent, plus avisée, republia ces histoires (dont certaines sont des chefs-d'oeuvre) en 1962, un an après la mort de leur auteur.

En 1927, Hammett habite au 891 Post Street, Charing Cross Appartments, au coin de Hyde, un des immeubles les plus sinistres de la ville. Ses poumons vont mieux. Il finit le Grand Braquage, nouvelle dont l'écriture lui procure certainement du plaisir. Un plaisir palpable dans la description de la pègre réunie à San Francisco ou dans l'évocation de Dick Foley, le collègue du Continental op': «C'était un petit Canadien basané qui mesurait bien un mètre soixante dans ses chaussures à talons compensés, pesait quarante cinq kilos à tout casser, concis comme un télégramme d'Ecossais et capable de filer une goutte d'eau salée du Golden Gate Bridge jusqu'à Hong-kong sans jamais la perdre de vue.» Il y écrivit aussi la suite du Grand Braquage, le Prix du sang. Les deux, assemblés, faisant comme un seul roman, un thriller qui joue tellement serré avec la ville (de Montgomery Street, downtown, à Army Street dans Noah Valley) qu'il donne raison à Warren Hinckle, journaliste west coast et fondateur de la revue Ramparts, quand il écrit: «Hammett n'utilisait pas San Francisco comme un décor, c'était un de ses personnages, parfois un voyou, parfois une grande dame, toujours un terrain rude qui inspire les paumés et définit le cours des événements».

Le costume cintré du desperado

Le 111 Sutter Street est un autre grand lieu «hammettien». Joe Gores, l'auteur d'un polar-hommage (simplement intitulé Hammett et adapté au cinéma par Wim Wenders sous la houlette de Francis Ford Coppola), a identifié ce building néo-médiéval de vingt-deux étages, qui jouxte aujourd'hui un marchand de chaussures françaises, comme celui qui abritait le bureau des privés Miles Archer et Sam Spade dans le Faucon maltais. Trois blocs plus haut, près du Stockton Tunnel, une des frontières de Chinatown, se trouve Burritt Street. Sur un mur de cette ruelle, on cloua le 12 février 1974 une plaque de bronze sur laquelle il est écrit: «C'est à peu près ici que Miles Archer, l'associé de Sam Spade, fut tué par Birgid O'Shaughnessy.»

Plus bas, il y a John's Grill, un restaurant d'Ellis, qui se revendique, enseigne à l'appui, comme la maison du Faucon maltais. Le défunt Miles (ne pas confondre avec Lew, le héros de Ross McDonald) Archer y dînait. Depuis 1976, Gus Konstin, le propriétaire, un immigré grec, ancien employé de Black Jack Jerome, gangster-homme d'affaires qui engagea Hammett en 1921 pour casser une grève des dockers, a transformé la salle à manger du premier étage en un musée consacré au film de Huston. Sur les murs, des photos d'Humphrey Bogart, Mary Astor, Sidney Greenstreet, Peter Lorre et Elisha Cook Jr.; sur des présentoirs, quelques livres de Hammett et le fac-similé de la statue du faucon maudit. Pendant qu'au rez-de-chaussée, quelques cadres pressés, ivrognes chics, touristes perdus avalent des bourbon secs ou dévorent des côtelettes Sam Spade.

En 1929, la Moisson rouge, déjà parue en feuilleton dans «Black Mask», sort en librairie, suivie par Sang maudit. En 1930, le succès du Faucon maltais éloigne Hammett de San Francisco. Lilian Hellman: «Quand je fis connaissance avec Dash, il avait écrit quatre de ses cinq romans et c'était la coqueluche de Hollywood et de New York. (...) Mais tandis que passaient les années de 1930 à 1948, il écrivit seulement un roman et quelques nouvelles. En 1945, boire ne lui apportait plus aucune gaieté. Ses périodes d'ivresse duraient plus longtemps et son humeur s'assombrissait. (...) En 1948, je ne pouvais plus supporter de le voir boire. (...) Sa mort (le 10 janvier 1961) fut causée par un cancer du poumon qu'on ne décela que deux mois avant le décès.» Lilian Hellman aurait pu aussi ajouter que Hammett connut encore un triomphe avec l'Introuvable, dont Hollywood fit ses choux gras à coups d'adaptations et de sequels; qu'il fut le premier scénariste de «L'agent X9», une BD policière brillante, dessinée par le jeune Alex Raymond, auteur de Flash Gordon, pour la presse Hearst. Qu'il eut plus de mal à Hollywood, où il n'est crédité que de deux scripts: City Streets, tourné en 1931 par Rouben Mamoulian, et Watch on the Rhine, un film antinazi, adapté d'une pièce de Lilian Hellman et réalisé en 1943 par Herman Shumlin; qu'il eut l'idée de romans (notamment de Tulip, une manière d'autobiographie) qu'il ne réussit pas à finir. Qu'il endossa avec fatalité le costume cintré du desperado.

Hammett ne retrouva plus l'inspiration de sa période San Francisco. Ce qui fait dire à Warren Hinckle, dans le numéro de City of San Francisco du 4 novembre 1975: «L'establishment littéraire de l'Est persiste à faire comme si Hammett lui appartenait. Mais c'est ici qu'il a écrit le meilleur de son oeuvre. Il est des nôtres, pas des leurs.»

Edouard WAINTROP

Ces renseignements, tout un chacun peut les trouver dans The Dashiell Hammett Tour, succès d'édition de «City Lights» (261, Columbus Avenue) et guide léger et bon marché (200 grammes et 10 dollars) de San Francisco, écrit par Don Herron, fan de littérature et de marche à pied. A lire aussi, Une vie de Diane Johnson, chez Folio, et le Dashiel Hammett Underworld USA de Jean-Pierre Deloux, de la revue Polar, aux Editions du Rocher (170 pp., 110 F). Et tous les romans de Hammett en Carré noir, Série noire ou Presses Pocket, ainsi que le Hammett de Joe Gores, réédité en série noire (55 F).

 

 

 

 


12/28/2020

Buck Rogers

 


'Buck Rogers' Movie in the Works at Legendary


Buck Rogers in the 25th Century - Poster Art
publicity

Don Murphy and Susan Montford will produce what is intended to launch a multi-platform sci-fi franchise.

Buck Rogers is going back to the future.

After months of negotiations, Legendary is putting the final pieces on a deal for the screen rights to the classic and influential sci-fi character, sources tell The Hollywood Reporter.

Sources say that Legendary, the company behind the upcoming sci-fi epic Dune and movies such as Godzilla and Kong: Skull Island, is envisioning a big-screen take that would pave the way for a prestige television series as well as an anime series, giving audiences a 360-look at heroics sets in the 25th century.

Don Murphy and Susan Montford will produce via their Angry Films banner, whose credits include Transformers and Real Steel.

Legendary had no comment. Multiple sources say the deal is in the final stages or closed.

The deal is a coup for Legendary and Murphy, who spent years waging legal battles as a fight for rights ensued between the heirs and estates of the men who created him or published his stories.

Rogers first appeared in a story titled Armageddon 2419 and published in a 1928 issue of pulp mainstay, Amazing Stories. Written by Philip Francis Nowlan, the story told of a man who is trapped in a coal mine during a cave-in, falls into suspended animation, and, Rip Van Winkle-style, wakes up almost 500 years into the future. There, he is enlisted to help fight a war between several gangs in what was once America.

Rogers was turned into a comic strip – titled simply Buck Rogers -  in 1929 by the John F.  Dille Co., whereupon the character’s popularity exploded across the country. Soon, toys, radio plays, comic books, and a movie serial starring Buster Crabbe followed. In 1979, NBC produced a short-lived but fondly-remembered series titled Buck Rogers in the 25th Century that starred Gil Gerard and Erin Gray that introduced a robot sidekick named Twiki and a talking computer named Dr. Theopolis. More recently, comics creator Frank Miller tried his hand at a Rogers movie in 2008 but it never achieved lift off.

Rogers also unleashed a host of imitators, the most famous being Flash Gordon, and inspired young boys in the mid-20th century to want to become astronauts by seeding their minds with space exploration dreams. Even Looney Tunes got into the act, sending it up with the Daffy Duck-centric Duck Dodgers.

The rights deal wraps up one of the few remaining pieces of 20th century pop culture intellectual property not in corporate hands, allowing for a franchise to be built up around it. Legendary and the producers will now move to the next stage by securing a writer and other talent.

Zizek’s Confusion

 

Slavoj Zizek’s Confusion

For years I’ve listened to Slavoj Zizek’s misunderstanding of Gnosticism as he confuses it with the whole tradition of Hermeticism. Hermeticism and its Magical systems would culminate in John Dee’s ideology of the ‘exaltatio’ or the self-divinization of humanity. As György E. Szonyi tells us the Magus was central to the Hermetic tradition of Occult in the West, and the whole struggle of Alchemy and the Hermetic Arts culminated in the Great Work. György E. Szonyi in his magisterial John Dee’s Occultism – Magical Exaltation Through Powerful Signs states:

“This is, the ideology of exaltatio, that is, the deification of man, which I see as the intellectual foundation of magic, a foundation that even today validates magical aspiration and its scholarly research. I also argue that it was the desire for exaltatio which framed and tied together the otherwise amazingly heterogeneous thoughts and activities of John Dee.”

John Dee and the magickal traditions arose out of Hermetic and Alchemical thought rather than Gnosticism proper. At the heart of both Hermetic and Alchemical thought and praxis was the ‘Great Work’ which as Szonyi explores it is this process of exaltation or self-divinization or immortalization, etc. Gnosticism is not the exaltation of self but its opposite. The Gnostic’s soteriological thought and praxis was the erasure and decreation of self, while releasing the hidden god or spark through the power of negation or unnaming in an apophatic process. Whereas the Hermetic Magus sought to reinforce the self and exalt it into absolute godhood and divinity, the Gnostic sought to void the self releasing the god-spark of the Alien God. Two completely different metaphysics and meta-techniques. It’s this difference that makes the difference between the Transhumanist adventure which is steeped in the Hermetic-Alchemical Great Work metaphysics of self-divinization and exaltation that separates it from many Posthumanisms. This is where I disagree with Zizek who confuses Gnosticism with Hermetic-Alchemical traditions in his new work and thereby gets it all wrong.

Confusing the Hermetic-Alchemical traditions with the Gnostic-Kabbalistic traditions has been one of those undercurrents in scholarship and culture that pervades philosophical speculation in Transhumanism, Posthumanism, and Rational Inhumanism. It’s this lack of clarity between the various counter-cultural or underground traditions that have accrued errors over the years.

I’ve seen the same argument from Zizek about New Age obscurantism and his incessant confusion of the the positive Hermetic traditions with negative Gnostic apophatic traditions. As in this passage from his new work on the Wired Brain and Neuralink:

“Today, this theological dimension of the wired brain is making a spectacular return, just (as expected) deprived of the Communist underpinning. The sublime obverse of Musk’s cynical insight “let’s try to catch up with the machines so that we will not become apes in a zoo” is the gnostic New Age reading of Singularity as not only the new stage of post-humanity but a key cosmic event, the accomplishment of the divine self-actualization: in Singularity, not only we, humans, become divine, god himself becomes fully divine. Insofar as Singularity also implies a kind of synchronicity of minds, no wonder it calls for theosophical speculations. That is to say, when synchronicity is debated, the obscurantist temptation is almost irresistible – no wonder Jung loved this notion.”

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Funny that he brings up Jung who in my own opinion did the same confusing and merging the Gnostic and Hermetic-Alchemical traditions producing a literalist objectivization of Hegel’s notions of Spirit-Geist as the Objective Psyche or Collective Unconscious. Instead of separating Gnostic Soteriological thought from the Exaltatio of the Great Work in Hermetic-Alchemical lore and techniques Jung became one more obscurantist as Freud knew all too well. Freud was a dualist, Jung a monist. Freud followed Schopenhauer and took the blind Will as Drive and developed all his scientific mythology of pleasure/pain (Lacanian jouissance) into eros / thanatos etc. While Jung would objectify and literalize it as real agents or entities existing in the Objective Psyche. Freud internalized it as a dualist, while Jung externalized it as a monist.

Gnostics being dualists did not internalize the entities (i.e., psychologize them as part of psyche, etc.) … the Gnostics believed the Archons were part of what Kant would term the noumenal or our later sense of the Outside. Not the inside… it is the Hermetic-Alchemical traditions that Jung used to internalize and symbolize the various objective entities of his Objective Psyche later Collective Unconscious. Two different things… Jung’s epigones and disciples would confuse this as well. But Freud would impersonalize these entities as trieb-drive, while Jung would personalize the entities as archetypes. For Freud these entities were the irrational drives (Trieb), while Jung literalized and personified them not as impersonal drive but as actual archetypal persons. This is why Freud is a dualist and saw these as impersonal and irrational forces playing havoc with humanity. Jung was a monist and literalist seeing like Plato’s realism archetypal powers as actual Ideas-Forms and Agents internally in the Objective Psyche, etc. This is why Freud and Jung parted ways…

12/26/2020

Cette brume insensée de Vila-Matas


Écrire au temps du discrédit – à propos de Cette brume insensée de Vila-Matas (2/2) Par Christian Salmon

4cd92f9d8e9b02a81dff23e55643dc0bFace au discrédit général, Cette brume insensée, le nouveau roman de Vila-Matas, accrédite la possibilité d’une littérature réflexive, consciente de son passé et de ses enjeux contemporains, attentive aux mécanismes de l’échange et de la célébrité, comme aux ruses de la disparition de l’auteur qui n’est souvent qu’une case de la distribution auctoriale. Une littérature pour temps de discrédit, armée de pied en cap contre son Industrie (car il y a une industrie littéraire comme il y a une industrie du cinéma).

Avec la brume ou le brouillard, on sait à quoi s’en tenir en général. Au volant, les consignes sont claires. Ralentir. Allumer les phares antibrouillard. Compenser la perte de visibilité par une attention redoublée. Mais avec Vila-Matas, les choses ne sont pas aussi simples. Quelle est donc cette brume « insensée » ? D’où vient-elle ? L’épigraphe, censé éclairer les intentions de l’auteur ne nous aide guère : « Cette brume insensée où s’agitent des ombres, comment pourrais-je l’éclaircir ? » Seul indice, si évident qu’on n’y prête pas tout de suite attention, l’auteur de la citation, Raymond Queneau ! Avec Queneau, le père de l’Oulipo ; nous voilà prévenus, s’il y a une énigme à éclaircir dans le roman de Vila-Matas, elle ne peut être que littéraire.

Le choix des mots n’est jamais innocent chez Queneau ou Vila-Matas. Leur brume « insensée » n’est pas une quelconque brume formée par la condensation de l’eau, ou par la pollution industrielle au-dessus des grandes villes. Elle ne se forme pas à l’extérieur de nous, par voie atmosphérique. C’est un brouillard de mots, un nuage de mots qu’il s’agit d’éclaircir, un nœud à dénouer et on ne dénoue les mots qu’avec d’autres mots. D’où cette brume insensé qui émane des paroles échangées.

« Les mots n’ont absolument pas la moindre possibilité d’exprimer quoi que ce soit. À peine commençons-nous à verser nos pensées dans des mots et des phrases que tout est fichu » (Vila-Matas, Bartleby et compagnie). Encore une fois, Kafka en sous-texte de Vila-Matas : « Chaque mot, retourné dans la main des esprits – ce tour de main est leur geste caractéristique – se transforme en lance dirigée contre celui qui parle. »

Il y a donc certaines précautions à prendre avec le langage. Pas question d’y aller à mains nues. Il y faut de la ruse comme au poker. Il faut squeezer, tromper, anticiper : bref user de subterfuges…

Dès les premières pages de son roman, Vila-Matas distribue les cartes ou plus probablement, vu qu’il est seul, entame une réussite, ce qu’on appelle aussi un solitaire. Mais l’objet paradoxal de cette réussite (on n’en finit jamais avec Vila-Matas de retourner les cartes ou les mots), c’est l’ échec. Réussite de l’échec. Au centre de l’intrigue, une disparition, celle du frère du narrateur. On ne résume pas un roman de Vila-Matas, il faut en parcourir tous les tours et détours. Contentons-nous de désigner le cœur de l’intrigue : il est question d’une disparition. On pense bien sûr au film d’Antonioni, Profession : reporter, qui raconte l’histoire d’une disparition à la faveur d’un échange de passeport avec un voisin de chambre décédé.

Dans le roman de Vila-Matas c’est le frère du narrateur qui a disparu, le grand Bros, « l’auteur distant » devenu un écrivain célèbre à New York. C’est donc une disparition paradoxale, au comble de son exposition médiatique, dans une surexposition médiatique par une sorte de dévoration. Pour paraphraser une formule de Martin Amis à propos de Salman Rushdie, on pourrait dire de lui « He has vanished into the front page ». Il a disparu à la une.

Entre les deux, le facteur fraternel se résume donc à l’envoi d’une somme d’argent contre des citations.

À l’instar des Pynchon et autre Salinger, il a organisé sa disparition publique mais aussi sa disparition privée pour sa famille restée à Barcelone et son frère aîné, le narrateur. Son père l’a surnommé une fois pour toutes « la comète de Halley » (en souhaitant ne jamais la voir passer à nouveau près du toit de sa maison). Ce fils prodigue est donc un fils discrédité. Même le narrateur son frère, avec lequel il garde un lien minimal deux fois l’an, le « perçoit » comme un frère furtif, un frère fictif, auquel il est lié par une sorte de contrat qu’il nomme d’un terme abstrait « le facteur fraternel ». Dès lors, pour filer la métaphore, la tâche du narrateur sera de factoriser sa relation problématique avec son frère, c’est-à-dire d’en décomposer les facteurs. « Pas une seule fois, écrit-il au long des deux décennies, il n’eut la délicatesse de m’appeler Simon : comme s’il m’était impossible d’être Simon Schneider pour lui. »

Ces deux-là n’en finissent pas de se la jouer à l’envers. L’un est exilé à New York, l’autre campe sur les terres paternelles en Catalogne, dans cette maison familiale, au bord d’une falaise. L’un est un romancier célèbre qui a disparu dans la ville des disparitions comme il se doit, l’autre est un artiste anonyme, qui se définit sur sa carte de visite comme un « artiste citateur » ou un « traducteur préalable » qui se borne à fournir des citations à son frère en échange d’un modeste pécule deux fois par an. Entre les deux, le facteur fraternel se résume donc à l’envoi d’une somme d’argent contre des citations. Citations contre nourriture. « Les citations m’aidaient très souvent à me tirer d’affaire. C’était mon unique bien. » Une sorte d’emprunt ou d’hypothèque littéraire.

Mais qui est le créancier de l’autre dans cet échange ? Car la citation est elle-même une forme d’emprunt. Qui des deux frères rembourse donc la dette contractée dans l’enfance ? Et qui est l’auteur de l’autre ? « Être expert dans l’anticipation de phrases était au fond une grande vérité. Ne prenais-je pas de l’avance avec mes sélections de citations sur tout ce qui, ensuite, avec la légère griffe artistique de Bros, avec sa prestigieuse Bros Touch, apparaissait dans son œuvre ? »

Les deux frères distants se retrouvent le jour de la manifestation anti-indépendantiste dans une Catalogne en voie de séparation. Chacun réclame son dû. Grand Bros éprouve du ressentiment envers Cadaqués, sa ville natale, « pour y avoir été maltraité dans sa jeunesse », pour « l’avoir poussé à boire et à se droguer ». Son frère se sent humilié par son cadet qu’il appelle « l’auteur distant ». Les deux frères s’estiment lésés, l’un de l’amour du père, l’autre du succès du frère. Comptabilité d’une maison fondée dans l’enfance, de l’amour reçu et donné et des dettes et créances qui en découlent… Traduction des affects dans la logique du crédit.

Si les deux frères se retrouvent en Catalogne, c’est pour régler les comptes de l’héritage familial. L’expression « régler ses comptes » est d’ailleurs répétée à plusieurs reprises. « Il était convaincu, par manque d’information fallait-il supposer, que la bâtisse du Cap de Creus avait une certaine valeur financière et que la moitié de l’héritage lui revenait. En percevant clairement que celle-ci n’existait pas et que nous n’avions hérité que d’un monceau de pierres, de ruines, il sut garder les formes, pas un seul muscle de son visage ne broncha, il encaissa la nouvelle avec une grimace sereine et impénétrable, voire élégante, dirais-je. » Mais « personne n’achèterait la maison parce que la mairie envisageait de la détruire, je ne pourrais jamais la reconstruire à cet endroit si proche de la falaise ».

Séparés géographiquement, mais aussi symboliquement par les positions inversées qu’ils occupent dans la famille, tête bêche, comme des cartes à jouer, des valets de cœur, aimés ou mal aimés du père, débiteurs de son nom et de sa maison en ruines. Séparation, citations, dette, voilà les éléments du « facteur fraternel ». Vila-Matas joue avec les triangles : Triangle de villes (New York, Barcelone, Cadaquès). Triangle oedipien (le père et ses deux fils). Triangle auctorial (artiste citeur, traducteur préalable, romancier). Il les aligne, les retourne, les oppose en une série de figures et de paradoxes: œuvre vs désoeuvrement, achèvement vs échec, gloire vs infamie visibilité vs invisibilité… « Il est clair, écrit le narrateur, que se cacher ainsi finit par se payer au prix fort »

Si la brume de Vila-Matas est qualifiée d’ « insensée », c’est qu’elle affecte le sens de toute chose.

Quand la parole est frappée de soupçon, la confiance disparaît et le crédit s’effondre. Cela vaut pour le système bancaire comme pour l’économie des discours et, par conséquent, la production littéraire. Au cœur du roman de Vila-Matas, il y a le discrédit qui frappe toutes les formes de discours autorisés. « Toute ma vie semblait tout à coup ne tenir qu’à un fil inattendu et unique qui était, en même temps, mon seul objectif clair : parvenir à compléter cette phrase. »

La « brume insensée » de Vila-Matas est comparable au « brouillard de guerre » dont parlait Clausewitz pour désigner l’absence ou le flou des informations en temps de guerre. « Toutes les actions doivent dans une certaine mesure être planifiées avec une légère zone d’ombre qui (…) comme l’effet d’un brouillard ou d’un clair de lune, donne aux choses des dimensions exagérées ou non naturelles. » Du brouillard de guerre au brouillard du discrédit. Le roman de Vila-Matas « raconte l’histoire secrète d’un doute. »

Si la brume de Vila-Matas est qualifiée d’ « insensée », c’est qu’elle affecte le sens de toute chose. Elle se dépose sur les mots comme une mousse envahissante. Elle brouille l’usage des mots, le sens que nous leur donnons, les fonctions du langage qui règlent notre rapport aux autres et au monde. Elle naît de nos interactions, de l’usage que nous faisons du langage. Elle pénètre partout, désorientant les acteurs, les vouant à la spéculation et aux jeux de langage. Maladie auto-immune du langage. Discrédit général. Inflation verbale. Les écrivains sont les premiers touchés, les premiers à en ressentir les effets. « Valeria semblait inscrite au Club des narrateurs non fiables, voire perturbés, en supposant l’existence d’un club de ce nom… On ne pouvait être très sûr de rien avec elle et encore moins de ses réponses. »

Dans ce roman où se nouent habilement le flux des paroles et la circulation de l’argent, Vila-Matas tisse des liens entre monnaie et fiction, récit et crédit. Tout acte, toute pensée, toute parole sont indexés à un ordre monétaire… Cela ne signifie pas seulement qu’ils ont un prix mais qu’ils expriment des désirs multiformes qui seront subsumés dans l’instant par la monnaie comme équivalent général de tous les désirs, ou différés dans un futur proche par la dette. « Le dernier vendredi d’octobre 2017, la Catalogne étant sens dessus dessous, le retour inattendu du blocage devant une simple phrase me renvoya en un premier temps à un drame du passé… M’enliser dans une phrase me faisait toujours connaître un moment horrible parce que j’en vivais. C’était mon gagne-pain… »

Vila-Matas met ainsi en relation dans un montage déroutant et parfois loufoque des évènements apparemment séparés comme par exemple la crise catalane, son travail de traducteur préalable, l’impossibilité soudaine d’achever une phrase et sa capacité à gagner sa vie.

Dans son livre Petite psychanalyse de l’argent (PUF, 2015), Patrick Avrane souligne ce lien entre le langage et l’argent, le désir et le crédit : « L’argent appartient au registre du langage ; il n’existe pas en dehors de l’échange entre êtres humains. Il ne relève pas uniquement du langage oral, mais de celui qui se prolonge dans l’écriture. Pas de monnaie sans écriture, et sans doute pas d’écriture longtemps sans monnaie. »

« Sans monnaie, souligne le psychanalyste, le questionnement sur ce que désire l’autre est infini, donc sans réponse. Avec la monnaie en revanche, mon désir n’a plus à se calquer sur le désir de l’autre… La monnaie instaure une distance entre mon désir et celui d’autrui, elle surplombe les objets avec une parfaite indifférence. »

« (Bros) semblait vouloir imiter le rythme fiévreux de notre temps et fuir toutes les deux pages, ce qui, à la moindre de ses négligences, aurait pu se solidifier en un thème grave ou frivole mais central de son livre : c’est peut-être la raison pour laquelle il sautait de l’amour et du temps qui passe aux « fluctuations de la Bourse », de la musique de Beethoven à des commentaires gastronomiques, des « familles malheureuses » de Tolstoï et compagnie à la lésion dans le dos de John Fitzgerald Kennedy… « Gran Bros è mobile », avait chanté une fois élégamment à Auckland, Nouvelle-Zélande, un groupe de grands ivrognes, tous admirateurs à en mourir de ses livres. Et ce YouTube avait fait le tour du monde et représenté probablement le point le plus élevé de sa consécration comme écrivain culte. Finalement on dit encore de ce YouTube qu’il avait influencé le dessinateur Banksy, en particulier, bien sûr, au sujet du thème de l’invisibilité traité avec une si raffinée et puissante perfection. »

Face au discrédit général, le roman de Vila-Matas accrédite la possibilité d’une littérature réflexive, consciente de son passé et de ses enjeux contemporains, attentive aux mécanismes de l’échange et de la célébrité, comme aux ruses de la disparition de l’auteur qui n’est souvent qu’une case de la distribution auctoriale. Une littérature pour temps de discrédit, armée de pied en cap contre son Industrie (car il y a une industrie littéraire comme il y a une industrie du cinéma). Cette industrie « qui vend ses succès, les convertissant en marchandises » et substituant en lieu et place d’un espace de réflexion littéraire, « un marché », dans lequel « on finissait par ne devenir qu’une marque ».

Vila-Matas emprunte à deux types de registres : celui de la dette et celui des trous noirs. Il saute de l’un à l’autre dans un montage parallèle où le discours du roman emprunte à la théorie du crédit et à la physique quantique. Les œuvres absentes ou renoncées y apparaissent tour à tour comme des dettes non remboursées et comme des « trous noirs » qui ne sont pas vides mais pleins d’énergie, « une énergie née de l’absence », une énergie quantique si l’on veut, appliquée aux univers littéraires.

« À l’intérieur de cette énergie, de cette matière noire, existait une concentration de masse suffisamment élevée pour engendrer un champ gravitatoire tel qu’aucune particule matérielle, pas même la lumière, ne pouvait s’en échapper. » C’est cette énergie noire qui est au cœur de ce roman fabuleux, qu’on la trouve dans les univers éthérés et célestes de l’utopie ou dans les recoins mal éclairés d’un passé confondant. Il n’y a pas d’autre définition de l’espoir.

Enrique Vila-Matas, Cette brume insensée, Actes Sud, septembre 2020, 254 pages.


:)

12/23/2020

Wine and Cheese


Diet Modifications, Including More Wine and Cheese, May Help Reduce Cognitive Decline

Summary: A new study reveals the impact of diet on cognitive health as we age. Researchers found cheese consumption had neuroprotective effects against cognitive decline. Daily moderate consumption of red wine was associated with improvements in cognitive function.

Source: Iowa State University

The foods we eat may have a direct impact on our cognitive acuity in our later years. This is the key finding of an Iowa State University research study spotlighted in an article published in the November 2020 issue of the Journal of Alzheimer’s Disease.

The study was spearheaded by principal investigator, Auriel Willette, an assistant professor in Food Science and Human Nutrition, and Brandon Klinedinst, a Neuroscience PhD candidate working in the Food Science and Human Nutrition department at Iowa State. The study is a first-of-its-kind large scale analysis that connects specific foods to later-in-life cognitive acuity.

Willette, Klinedinst and their team analyzed data collected from 1,787 aging adults (from 46 to 77 years of age, at the completion of the study) in the United Kingdom through the UK Biobank, a large-scale biomedical database and research resource containing in-depth genetic and health information from half-a-million UK participants. The database is globally accessible to approved researchers undertaking vital research into the world’s most common and life-threatening diseases.

Participants completed a Fluid Intelligence Test (FIT) as part of touchscreen questionnaire at baseline (compiled between 2006 and 2010) and then in two follow-up assessments (conducted from 2012 through 2013 and again between 2015 and 2016). The FIT analysis provides an in-time snapshot of an individual’s ability to “think on the fly.”

Participants also answered questions about their food and alcohol consumption at baseline and through two follow-up assessments. The Food Frequency Questionnaire asked participants about their intake of fresh fruit, dried fruit, raw vegetables and salad, cooked vegetables, oily fish, lean fish, processed meat, poultry, beef, lamb, pork, cheese, bread, cereal, tea and coffee, beer and cider, red wine, white wine and champaign and liquor.

Here are four of the most significant findings from the study:

  1. Cheese, by far, was shown to be the most protective food against age-related cognitive problems, even late into life;
  2. The daily consumption of alchohol, particularly red wine, was related to improvements in cognitive function;
  3. Weekly consumption of lamb, but not other red meats, was shown to improve long-term cognitive prowess; and
  4. Excessive consumption of salt is bad, but only individuals already at risk for Alzheimer’s Disease may need to watch their intake to avoid cognitive problems over time.
This shows wine and cheese
Participants also answered questions about their food and alcohol consumption at baseline and through two follow-up assessments. Image is in the public domain

“I was pleasantly surprised that our results suggest that responsibly eating cheese and drinking red wine daily are not just good for helping us cope with our current COVID-19 pandemic, but perhaps also dealing with an increasingly complex world that never seems to slow down,” Willette said. “While we took into account whether this was just due to what well-off people eat and drink, randomized clinical trials are needed to determine if making easy changes in our diet could help our brains in significant ways.”

Klinedinst added, “Depending on the genetic factors you carry, some individuals seem to be more protected from the effects of Alzheimers, while other seem to be at greater risk. That said, I believe the right food choices can prevent the disease and cognitive decline altogether. Perhaps the silver bullet we’re looking for is upgrading how we eat. Knowing what that entails contributes to a better understanding of Alzheimer’s and putting this disease in a reverse trajectory.”


Willette and Klinedinst acknowledge the valuable contributions of the other members of the research team: Scott Le, Colleen Pappas, Nathan Hoth, Amy Pollpeter and Qian Wang in the Iowa State department of Food Science and Human Nutrition; Brittany Larsen, Neuroscience graduate program at Iowa State; Yueying Wang and Li Wang, department of Statistics at Iowa State; Shan Yu, department of Statistics, University of Virginia; Karin Allenspach, department of Veterinary Clinical Sciences at Iowa State; Jonathan Mochel, department of Biomedical Sciences at Iowa State; and David Bennett, Rush Alzheimer’s Disease Center, Rush Medical Center, Rush University.

About this cognition and diet research news

Source: Iowa State University
Contact: Auriel Willette – Iowa State University
Image: The image is in the public domain

https://neurosciencenews.com/cheese-wine-cognition-17408/

62 Camden Mews

 

62 Camden Mews

ARCHITECT’S – Mews Project Profile

Name of project

62 Camden Mews, NW1 9BX

Project description Ted_Sketch

Construction of two storey mews property on empty site at 62 Camden Mews, NW1 9BX in the London Borough of Camden. This is a part closed and part open plan house.

The closed plan sections are solid having a brickwork surround to reflect their use. The open plan sections are more lightweight, being constructed in softwood (deal) with cedar cladding to give the feel of a ‘greenhouse’ structure.

Client

In 1960 Ted Cullinan – the founder and chairman of Cullinan Studio who are a large Architectural co-operative based in Islington – purchased a site for the construction of his own Mews house. The site in North West London was semi-derelict. It had been used for light industrial purposes of a number of years. There were just two trees and an Anderson shelter.

Ted’s contact details are listed below.

Budget

Originally the site cost £2000 and the construction cost was £4000. Timbers were salvaged from an army camp he was then working on.

The value is now estimated at £1.5 million.

Design inspirations

The house uses solar principles whereby lights defuses down using the angle of the sun’s rays to enter the structure. The design provides most of the light at the top and lesser light through restricted windows to the lower floor. The top floor is used for the living rooms and the lower floor for the bedrooms.

The concrete and timber construction is designed to reflect the lightness of Open Plan to the top floor. The brickwork expresses the function and solidity of the closed lower floor layout.

At the time of construction Ted was dealing with 1950’s CLASP schools which were Cubist in style and have no overhangs. Ted learned the value of the overhangs and incorporated these into his building.

The other houses he built at the time (1960’s) were in California and in Hampshire. These were built along similar principles which all aimed to achieve most gain from the sun.

Project notes and timeline

Having purchased the site two years earlier, works started in 1962 allowing occupation by Ted and his family in 1964. The house was still a work in progress at that time and even today further works – such as the installation of triple glazing – are being carried out.

The property was completely redeveloped and this was allowed because there were no other buildings there. It is now a conservation area.

Ted did most of the work himself with the help of friends; initially he did not do the electrics or plumbing. He became adept at plumbing but left all the electrical works to others. Now past the official retirement age and whilst still active as an Architect he is no longer active in construction.

Technological appraisal and review

Camden Mews runs behind the very grand buildings of Camden Square and it is near council flats which gives it a good social mix. Ted considers that properties should follow the scale and structure of the social mix, and all properties should remain open to one another to avoid the wealthy cutting themselves off.

Ted’s philosophy is to try and get the best building on a site, but not necessarily get the best value. He aims for overall efficiency and to establish a good plan inside and outside for living. Mews are small scale world within a large-scale world and should be treated accordingly.

Ted’s view is that any progressive architecture eventually becomes adopted by others. Whilst it may be resisted initially, ironically the same powers subsequently apply red tape to preserve it.

Ted would like to see a green future for the Mews, within an urban context, with application of his principles of solar gain. Ideally he would like Mews properties to be partially self-sufficient and would encourage Mews owners to grow vegetables on the roof or other parts of the property, and use soil or other natural materials to insulate their Mews.

Drawings, photos and other details

Camden Mews - Before

Camden Mews – Before

Camden Mews Construction

Camden Mews Construction

Future Mews projects

Ted is not involved in any basement projects, and surprisingly has not been involved in other Mews houses until recently.

He is now building 4 Mews at 87 and 89 Camden Mews, opposite his Mews. This project uses a 50 foot wide site which will be divided in half to create 2 Mews per 25 foot wide site. As previously he will apply solar principles, which means he can then build them in south-west direction and therefore optimise the benefits of the sun on the site.

Contact details

Ted Cullinan

CULLINAN STUDIO

5 Baldwin Terrace  

London  

N1 7RU

www.cullinanstudio.com

Gödel’s Constitutional Quarrel



Gödel’s Constitutional Quarrel

“The examiner was intelligent enough to quickly quieten Gödel and say ‘Oh god, let’s not go into this’ and broke off the examination at this point, greatly to our relief” — Oskar Morgenstern

Kurt Gödel (1906–1978) was the greatest logician who ever lived. At the age of 24, he revolutionized our understanding of the limits of epistemology — the theory of knowledge—by proving mathematically that all formal systems of logic are inherently incomplete. In a highly technical paper of 26 pages, Gödel showed how, no matter how comprehensive a system of rules, laws or axioms we devise, there will always be true and false statements which ‘fall through the cracks’, meaning they cannot be shown rigorously to belong to either classification. The consequences of his discovery spanned not only the foundations of mathematics, logic and philosophy, but indeed also spurred the development of the then-nascent fields of computer science, information theory and artificial intelligence.

Gödel’s Brilliant Madness

A meticulous man, perhaps the most meticulous man, Gödel arrived at his proof in the same way he arrived at most of his beliefs, by a combination of deep skepticism, rigor and, some say, pathological pessimism. Gödel would indeed spend the whole of his life in a battle against his two fiercest enemies: a morbid obsession with illness and death and, as a result, a poor physical health. A lifelong iophobe, Gödel feared nothing more than being poisoned, and so made sure to only eat foods prepared for him and tasted by his wife Adele. Having grown up in apartments in Vienna heated by coal and coke, he obsessed over what he called “bad air” and “gases”, packing up and moving several times and refusing for most of his life to sleep in places warmed by central heating.

Gödel had fled the Nazi regime in Austria in 1940 following Hitler’s Anschluss of his native country. A visiting professor at the Institute for Advanced Study in Princeton, he spent the war years contemplating what he had experienced in Europe in an eternal — often times losing — battle against his own mind and its appetite for paranoid, cynical interpretations of reality.

Becoming an American Citizen

When the time came for Gödel to become an American citizen, he invited his friends Oskar Morgenstern and Albert Einstein to come along as witnesses to his citizenship hearing. A “very thorough man” according to his close friend Morgenstern, Dr. Gödel spent the months leading up to this hearing “informing himself about the history of North America by human beings”. For Gödel, such an inquiry would never have been complete without a sufficiently thorough study of all matters of American history, including the history of Native Americans, their tribes, the early settlers, the Civil War, Princeton, New Jersey, where “the borderline was between borough and the township”, “how the Borough Council was elected, the Township Council, who the Mayor was, how the Township Council functioned” and so on.

“I tried, to explain that all of this was totally unnecessary, of course, but with no avail”, Morgenstern later recalled in a memorandum. Gradually, as the months wore on, Gödel “proceeded to study American history, concentrating in particular on matters of constitutional law”. Morgenstern (who himself was an immigrant and took the same examination in 1944) “tried to convince him that such questions never were asked, that most questions were truly formal and that he would easily answer them; that at most they might ask what sort of government we have in this country or what the highest court is called”. Gödel nonetheless persisted, immersing himself deeper and deeper in his study of the American Constitution.

Oskar Morgenstern (left) and Kurt Gödel (right) in Princeton, New Jersey. Photograph likely taken by Albert Einstein (Photos: Courtesy of the IAS Archive)

A scientist held in the highest possible esteem by colleagues, Gödel was in the 1930s and 40s part of a close-knit community of scholars in Princeton, the likes of which the world has likely never seen before or since. The most famous scientist in the world, Albert Einstein, had arrived in 1933. He was closely followed by a group of Hungarian geniuses lead by John von Neumann (1903–1957), sometimes referred to simply as ‘the smartest person who has ever lived’. The assembly of European emigres in Princeton in the 1930s and 40s was indeed so dense that the resultant mixture of accents spoken around Princeton University would be colloquially known as Fine Hall English, for the building the department of mathematics was housed in at the time. All of them looked up to Gödel, perhaps even more so than to anyone else. Before his death, Albert Einstein (1879–1955) himself told Morgenstern that even though “my own work no longer meant much, that he came to the Institute merely … to have the privilege of walking home with Gödel”. von Neumann, who had been in the audience when Gödel presented his breakthrough 1931 paper, called him “absolutely irreplaceable”, “in a class by himself”, asking later — upon von Neumann’s nomination to full professor — “How any of us can be called professor when Gödel is not?”

The Hearing

Still several months ahead of his citizenship examination in 1947, Gödel was conferring with his friend Morgenstern with increasing frequency, when “then came an interesting development”. As Morgenstern later recalled, “He rather excitedly told me that in looking at the Constitution, to his distress, he had found some inner contradictions, and that he could show how in a perfectly legal manner it would be possible for somebody to become a dictator and set up a Fascist regime, never intended by those who drew up the Constitution.”

The Clarkson S. Fisher Federal District Court Building in Trenton, New Jersey

With him to the citizenship hearing he asked his two closest friends, Einstein and Morgenstern. His examiner was Judge Phillip Forman. As Morgenstern later recalled in a draft of a Memorandum from Mathematica entitled History of the Naturalization of Kurt Gödel (dated September 13th 1971):

Examiner: "Now, Mr. Gödel, where do you come from?"
Gödel: "Where I come from? Austria."
Examiner: "What kind of government did you have in Austria?"
Gödel: "It was a republic, but the constitution was such that it finally was changed into a dictatorship."
Examiner: "Oh! This is very bad. This could not happen in this country."
Gödel: "Oh, yes. I can prove it."

As Morgenstern writes, “Einstein and I were horrified during this exchange; The examinor was intelligent enough to quickly quieten Gödel and say “Oh god, let’s not go into this” and broke off the examination at this point, greatly to our relief”. Morgenstern’s notes from the day appear in his Memorandum from Mathematica on the subject of the “History of the Naturalization of Kurt Gödel”, dated September 13th 1971, available below:


Oskar Morgenstern (1902–1977)’s Memorandum from Mathematica, written September 13th 1971

Gödel’s Loophole

“One of the great unsolved problems of constitutional law” — John Nowak

Could a technical loophole in the constitution ever allow a dictatorial regime to emerge in the United States? Legal scholar F.E. Guerra-Pujol argues that if so, Gödel’s objection was likely with the “amending power in Article V, and so the logical possibility of “self-amendment”. His conjecture appears in the paper

  • Guerra-Pujol, F.E. (2012). Gödel’s Loophole. Capital University Law Review 41, pp. 637–673.

Article V

Guerra-Pujol (2012) argues that the “design defect” Gödel observed in the United States Constitution likely related to Article V, which describes the “process whereby the Constitution, the nation’s frame of government, may be altered.” The article in other words allows the people to change or amend the Constitution through a two-stage amendment process, which requires:

Article V Process of Amending the United States ConstitutionStage 1
A 2/3 majority approval by the House of Representatives
A 2/3 majority approval by the Senate
Stage 2
A 3/4 majority by the States

Crucially however, as Guerra-Pujol (2012) points out, although changes to the constitution through this process would be incredibly difficult to pass:

Article V does not prevent any change or amendment to Article V itself.

Was this Gödel’s observation which in theory might allow for a dictatorship to emerge in the future? If so, the weakness Gödel observed is the following:

If the procedural requirements of Article V may be amended, they may be amended "downward", that is, reduced or eliminated, making it easier to amend the Constitution in the future.- Excerpt, Gödel's Loophole by F.E. Guerra-Pujol (2012)

This, in turn, may over time increase the probability of a future amendment that allows for the emergences of a constitutional dictatorship.

After the Hearing

As Morgenstern writes in his memorandum, after the hearing: “We left, drove back to Princeton, and as we came to the corner of Mercer Street, I asked Einstein whether he wanted to go to the Institute or home. He said, “Take me home, my work is not worth anything anyway anymore”. […] Then off to Einstein’s home again”. As they reached Einstein’s home, the great man turned back toward Gödel and said:

Einstein: “Now Gödel, this was your one but last examination”

Gödel: “Goodness, is there still another one to come?”

Einstein: “The next examination is when you step into your grave.”

Gödel: “But Einstein, I don’t step into my grave”

Einstein: “That’s just the joke of it!”

A genius of relativity but perhaps not of comedy, that Einstein.

“With that he departed. I drove Gödel home. Everybody was relieved that this formidable affair was over: Gödel had his head free again to go about problems of philosophy and logic”. — Oskar Morgenstern


Written by

Editor-in-Chief at Cantor’s Paradise. Research Fellow at the Norwegian University of Science and Technology.